Histoire des orgues de Barbarie

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L'origine du nom " orgue de Barbarie ", dont les premières mentions datent du 18° siècle, est encore contestée à l'heure actuelle. Certains prétendent que cette appellation viendrait d'un facteur d'orgues italien du nom de Giovanni Barberi ayant vécu à Modène au tournant du 17 et 18° siècle et connu pour avoir fabriqué des orgues portatives, sans préciser si il s'agit d'orgues portables ou mécaniques. D'autres pensent, plus raisonnablement, que le terme barbarie, qui au 18°siècle désignait tout ce qui n'était pas français, fut attribué à ces orgues mécaniques car elles étaient jouées par des étrangers à la France ou tout au moins à la ville.

Les premières descriptions précises " … d'un instrument de petite taille que l'on actionne avec une manivelle et le plus souvent joué par des mendiants ou des pèlerins», remonte à 1700.

L’orgue de Barbarie devint petit à petit l'instrument de prédilection de tous les mendiants. En effet, plus besoin d'apprendre un quelconque métier, rien de plus facile que de tourner une manivelle. Toutes les grandes villes d'Europe virent arriver une armée de joueurs d'orgues et leurs instruments.

Ce sont donc les fabricants eux-mêmes qui se chargèrent de louer les instruments à la journée. Ce système eut bien des avantages, en plus d'éviter au mendiant de s'endetter, il lui permettait également d'avoir un instrument toujours en parfait état et surtout lui donnait l'occasion de renouveler régulièrement son répertoire.
Afin d'attirer toujours plus de public, les facteurs d'orgues pensèrent à intégrer à leurs instruments des scènes animées par plusieurs personnages automates. Ce type d'appareil fit son apparition aussi bien dans les rues que sur les instruments destinés aux salons. 

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Le 19° siècle fut période de gloire pour l'orgue de Barbarie. Si les airs de musique de Verdi, Strauss, Lanner furent chantés par les populations et que certains devinrent de véritables idoles, c'est bien grâce au fait d'avoir été entendus dans toutes les rues et non pour avoir été écoutés par l'élite dans les théâtres.

Félix Mendelssohn écrivit : " Ma symphonie sera aussi bonne que possible ; mais sera-t-elle populaire, fera-t-elle partie du répertoire de l'orgue de Barbarie ? Dieu seul le sait. "

Bien que l'orgue de barbarie ne disparut jamais complètement des rues, leur nombre chuta à partir de 1920 pour quasi disparaître dans les années 1960. L'orgue perdit de sa magie et ne figura plus au titre de prouesse technique. Le goût pour les attractions foraines diminua. A partir des années 1955, son rôle fut volé par les sonorisations électriques, la radio et la télévision.

Aujourd'hui il arrive encore parfois de rencontrer des joueurs d'orgues de Barbarie. Les passionnés ou nostalgiques qui par amour ont acquis ou restauré un instrument ou les voyageurs qui continuent à parcourir l'Europe en caravane et à jouer de ville en ville de leurs orgues de Barbarie.

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Histoire des orgues de salon

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En Allemagne au 18° siècle, il était courant, dans la Forêt Noire, de doter les pendules d'un jeu de tuyaux d'orgue permettant d'agrémenter les heures d'un extrait d'une fugue. A la même période, en France, il était à la mode de posséder chez soi toutes sortes d’oiseaux chanteurs capables d’apprendre de courtes mélodies. C’est ainsi que pour préserver le souffle de leurs professeurs, l’on adopta un petit instrument mécanique au registre aigu, convenant au timbre des oiseaux, la "serinette », mot dérivé de serin.

C'est l’évolution de ces "orgues" en instruments toujours plus larges et complexes qui donnèrent naissance d'une part aux orgues de Barbarie jouées principalement par les mendiants et d'autre part aux orgues mécaniques de salon aux sonorités plus feutrées et aux meubles délicats.

Les facteurs d’orgues mécaniques dans le but d’accroître leur clientèle, continuèrent à perfectionner leurs orgues afin de faire taire ceux qui remettaient en cause leurs qualités musicales. C’est ainsi qu’au cours du 19°siècle on vit apparaître des orgues mécaniques de plus grande taille et avec plusieurs jeux de tuyaux. L'orgue de Barbarie devant être joué par tous les temps et manipulé parfois avec rudesse, l’ensemble des tuyaux sont réalisés en bois. Aux contraire, les tuyaux des instruments destinés aux salons sont, comme dans les orgues d'église, pour la plupart fabriqués en alliage plomb-étain.

A la fin du 19° siècle, le début de l’industrialisation et l'émergence d'une classe bourgeoise et cultivée permit au facteur de trouver un débouché pour des instruments toujours plus grands. Jouant à l’aide de larges cylindres cloutés, ils pouvaient mesurer de 2 à 3 mètres de hauteur et étaient richement décorés. Le répertoire de ceux-ci s'enrichit, il comprend, en plus des airs populaires et d’opéra, des sonates ou des symphonies spécialement arrangées pour les possibilités de l'instrument. On pouvait les trouver dans les salons bourgeois, dans les fumoirs, dans les salons de thé, dans les palaces et même sur de gros paquebots où ils tuaient l’ennui des riches passagers lors de leurs longues traversées.

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C’est à nouveau en Allemagne, autour de 1880, que le système fut perfectionné. On trouva le moyen de remplacer les coûteux et peu pratiques cylindres par des rouleaux de papier perforé. On passa d'un système mécanique à un système pneumatique permettant de bien plus grandes possibilités. Par rapport au cylindre, ces rouleaux permettaient de jouer des airs beaucoup plus longs, étaient beaucoup plus légers et faciles à changer, mais surtout, ils pouvaient être reproduits et transportés pour un prix dérisoire. Ce fut une véritable révolution et bien qu’au départ ce système fut destiné aux orgues, il fut rapidement adapté aux pianos.

Au départ l’on entreprit d’abord de transformer les instruments dont les cylindres étaient endommagés ou dont l’utilisation était trop pénible, mais bien vite on mit au point des instruments destinés dès leur conception à utiliser ce système plus pratique. Aujourd’hui lorsque l’on regarde les catalogues des fabricants de bandes de papier perforé, on se rend compte combien ce système fut populaire. La souplesse du mécanisme permit également la fabrication de machines jouant plusieurs instruments : des pianos-orgues, des pianos-violons, et toutes sortes de combinaisons.

Tous ces instruments aujourd’hui paraissent bien éloignés de l’orgue de Barbarie et de la serinette, mais c’est bien la même démarche, celle de reproduire de la musique de manière automatique, qui motiva les inventeurs à créer et à perfectionner de nouveaux instruments tout au long de ces Siècles

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